Le rôle inspirant des marraines
Edith Turpyn, aujourd'hui en M2R de physiopathologie humaine, revient sur son expérience en tant que marraine normalienne. À l'initiative des enseignants du département de biologie de l'ENS Paris-Saclay, elle s'est portée volontaire avec Eva Thuillier pour porter ce nouveau projet.
Sensibiliser les élèves lors de telles actions de marrainage, c’est leur donner une chance à tous de découvrir ce qu’est la recherche, leur donner un aperçu concret de ce domaine professionnel et qui sait, peut-être même provoquer des vocations chez certains d’entre eux.
Une pédagogie innovante et participative
Le projet a été conçu de manière collaborative, avec l’appui de l’administration de l'École et du département de biologie. Il s’est construit comme un puzzle, petit à petit, pièce par pièce. Pour le choix du thème, les marraines ont souhaité un sujet ancré au quotidien des élèves et à l’actualité, qui permette la mise en place d’expériences originales que les élèves n’ont pas l’occasion de faire. Le matériel devait être simple et transportable. C’est pourquoi, elles ont pensé au monde microscopique en abordant la fermentation des levures et les moisissures dans les fromages.
Les deux séances ont été organisées de manière similaire dans les classes de CM1-CM2 :
- une présentation interactive et un "brainstorming", suivis d’une manipulation en petits groupes. Elle se clôture par un échange autour des réalisations de la séance ;
- un montage et une observation de la lame au microscope pour comprendre les phénomènes scientifiques.
Avec pour objectif de rendre des concepts scientifiques compréhensibles, les marraines ont choisi de réaliser des expériences permettant la visualisation de la libération de CO2 par les levures lors de la fermentation grâce à des ballons de baudruche fixés à des tubes à essai. Pour observer au microscope de la croute de camembert et de la moisissure de roquefort, elles ont préparé en amont un frottis de bactéries de yaourt colorées au bleu de méthylène.
Agir pour l'égalité des chances
Selon Edith Turpyn, la recherche est un milieu qui repose sur la communication, entre chercheurs, mais également avec le grand public. Ce sont des métiers qui peuvent sembler très abstraits, même pour des personnes adultes, et particulièrement pour des enfants dont les parents ont des professions qui en sont éloignées. Sensibiliser ainsi des élèves lors de telles actions de marrainage offre une chance à tous de découvrir ce qu’est la recherche, un aperçu concret de ce domaine professionnel et qui sait, peut-être même provoquer des vocations chez certains d’entre eux. En effet, au-delà de la transmission de connaissances, cette expérience a laissé une empreinte durable chez les élèves, notamment chez les filles qui ont trouvé des modèles féminins inspirants dans la recherche.
Une aventure à renouveler
Forte de cette première expérience, Edith est prête à renouveler l’initiative : "Cela nous a demandé beaucoup de travail et d’investissement, mais si cela était à refaire, je le referais sans la moindre hésitation." Ce témoignage montre combien le marrainage est une expérience précieuse pour les normaliens, mais surtout, une opportunité unique de semer les graines des futures vocations scientifiques.