Parcours académique et choix d’études
« Après un Bac S, j’ai intégré une classe préparatoire PCSI/PC. Puis j’ai rejoint l’ENS Paris-Saclay en troisième année de licence en chimie, et je suis actuellement en première année de Master dans cette même discipline. Mes aspirations scientifiques ont été nourries dès mon plus jeune âge, notamment grâce à mon père, astrophysicien, qui m’a transmis sa passion pour l’Univers. Depuis, j’ai toujours su que je voulais travailler dans l’espace, avec un intérêt tout particulier pour l’astrochimie. La physique m’intéressait, mais à l’ENS Paris-Saclay la chimie s’est imposée. L’année prochaine, je projette de partir en année de recherche pré-doctorale à l'étranger (ARPE) pour élargir encore mes horizons, car dans mon domaine, les opportunités de spécialisation se concrétisent souvent par des stages. »
Défis en tant que femme dans les sciences
« Dès la terminale, au moment de choisir mon orientation sur Parcoursup, j’ai ressenti un certain biais. Bien que j’étais parmi les meilleures élèves de ma classe, plusieurs de mes professeurs m’encourageaient à me diriger vers des études de biologie ou de médecine, au lieu des classes préparatoires en sciences fondamentales. J’ai vite remarqué que les garçons étaient encouragés à aller vers des prépas d’ingénieur, sans qu’on remette en question leur ambition. Ce fut un moment révélateur pour moi : pourquoi pousser les filles vers des choix plus traditionnels ? Heureusement, mon père a été un soutien inestimable. Conscient des défis que j’affrontais, il m’a aidée à affirmer mes choix, et à postuler à des prépas parisiennes, malgré les conseils de mes enseignants qui me dirigeaient vers des classes préparatoires de province. De nombreuses camarades de classe ont été influencées par les avis des professeurs, elles ont renoncé à leurs ambitions. Finalement, en persévérant, j’ai pu faire mes propres choix, et j’en suis fière.
Objectifs professionnels et personnels grâce à la bourse Femmes en sciences
« Dans ma famille, nous sommes quatre sœurs. J’ai été élevée avec la conviction que les filles peuvent accomplir tout autant que les garçons. Cependant, j’ai souvent constaté que ce n’était pas le cas pour toutes mes camarades, qui ont souvent rencontré des obstacles spécifiques en poursuivant des études scientifiques. En tant que femme étudiant les sciences, j’ai décidé de postuler à cette bourse pour devenir un modèle de réussite auquel les filles peuvent s’identifier. Mon principe est simple : pourquoi moi ? et pourquoi pas moi ? Cette bourse est une chance de prouver que les préjugés n’ont pas leur place ici, et elle m’a donné les moyens financiers et moraux de défendre mes convictions.
« Financièrement, cette bourse m’aide en effet à me concentrer pleinement sur mes études. Mais surtout, elle me donne un cadre et une raison d’agir : elle me confère une légitimité pour porter mes convictions plus loin, pour sensibiliser et motiver d’autres jeunes femmes.
Les mécènes et l’École, acteurs du changement
« L’École et les entreprises ont un rôle déterminant dans la promotion de la parité en sciences et la transformation de la société sur ces sujets. Pour l’École, cela passe avant tout par la formation des futurs enseignants, et la sensibilisation des enseignants du secondaire. En mettant l’accent sur l’égalité des genres, l’École peut ainsi renforcer la confiance et l’ambition des jeunes filles face aux carrières scientifiques.
Je suis aussi convaincue que les entreprises ont un rôle majeur à jouer dans cette transformation, car leur implication influence profondément la société. Elles contribuent à normaliser la place des femmes dans les sciences en soutenant des initiatives concrètes qui encouragent la diversité et l’inclusion dans les parcours scientifiques. C’est pourquoi je remercie sincèrement mon mécène, le fonds de dotation Qube R&T, pour son soutien précieux. »
Conseils pour les futures étudiantes
« Aux jeunes filles qui hésitent, je dirai : n’ayez pas peur de tenter votre chance ! Le regret de ne pas essayer est bien pire que celui d’un échec éventuel. Dans les sciences, les compétences sont les mêmes pour les filles et les garçons, et il est important d’être convaincue de son potentiel. »