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Fanny Grimaud, lauréate d'une bourse Femmes en sciences 2024-2025

La bourse "Femmes en sciences" aide les étudiantes normaliennes à concrétiser leurs ambitions et à transmettre leur passion. Un outil pour favoriser la diversité et l'inclusion dans le monde scientifique.

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Un parcours scientifique construit pas à pas

Titulaire d'un bac scientifique, Fanny a entamé une licence en biologie à Sorbonne Université sans avoir une idée précise de son avenir. C'est au cours de sa deuxième année qu'elle entend parler des Écoles normales supérieures. "On m'avait dit que c'était très sélectif, mais j'ai tenté ma chance. 

De la curiosité à la vocation scientifique

Fanny qualifie son parcours d'évolutif, au fil des découvertes et des opportunités. En effet, la biologie l'a toujours fascinée, en particulier la santé humaine et les processus cellulaires complexes. Pourtant, elle ignorait ce qu'était concrètement la recherche. C'est lors de son stage de première année à l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail (ANSES) en microbiologie qu'elle découvre le monde du laboratoire. "J'étudiais la bactérie Clostridium perfringens, notamment impliquée dans les toxi-infections alimentaires collectives. J'ai compris que c'était ce que je voulais faire : explorer, comprendre et apporter de nouvelles connaissances sur les bactéries pathogènes qui nous entourent."

Actuellement en deuxième année de biologie à l'ENS Paris-Saclay, Fanny souhaite devenir chercheuse en microbiologie axée sur l'antibiorésistance, un problème majeur de santé publique.

Les défis d'une femme en sciences

Avant d'intégrer l'ENS, Fanny ne s'était pas sentie freinée en tant que femme. "En biologie à l'université, il y a beaucoup de filles, donc la question ne se posait pas vraiment."

Mais en arrivant à l'ENS Paris-Saclay, elle a constaté un changement frappant : la proportion de femmes y était bien plus faible. Cette différence l'a amenée à s'interroger sur l'autocensure des femmes dans les filières d'excellence scientifique. Ce constat a fait écho à son propre parcours. "On me disait que la fac était un bon choix, que j’aurais le temps de choisir mon orientation." Ces remarques bienveillantes reflètent encore des biais inconscients sur l’excellence en sciences et la place des femmes dans ces cursus exigeants.

Un engagement pour la transmission

Fanny a toujours eu à cœur de partager sa passion pour la science. Dès sa première année à l'université, elle animait des ateliers scientifiques pour des enfants. "Beaucoup étaient curieux, mais peu s'imaginaient faire des sciences leur métier. C'était gratifiant de constater que certains voulaient poursuivre dans cette voie après avoir suivi les ateliers scientifiques."

Elle a aussi participé à la Fête de la Science de l'École, lui permettant des échanges enrichissants avec une grande variété de personnes. Prochainement, elle se rendra dans un collège. Toutes ces initiatives lui semblent essentielles pour provoquer un changement.

L'impact concret de la bourse

La bourse "Femmes en sciences" a été un véritable tremplin pour elle. Acquérir un ordinateur plus performant était essentiel pour ses études et ses projets.  Cette bourse lui a aussi offert la possibilité d'envisager et de se préparer pour son stage de deux mois à l'Imperial College à Londres.

Au-delà de ce soutien matériel, la bourse a aussi un effet psychologique. 

"On doute beaucoup de soi en recherche ou en tant qu'étudiant, étudiante. Recevoir ce soutien, c'est une forme de reconnaissance qui renforce la confiance en soi et encourage à perséverer."

Un message aux jeunes filles : oser et essayer !

« Il ne faut surtout pas s'autocensurer. Oser se lancer est essentiel. Si on n'ose pas, on ne saura jamais si l'on en était capable, et l'on risque de passer à côté d'opportunités et de connaissances incroyables. La peur ne doit jamais être un frein à la découverte de sa voie, alors il faut foncer et entreprendre les études qui nous attirent sans hésitation ! »

Fanny puise son inspiration dans l'histoire de sa grand-mère, une fervente passionnée de chimie, qui s'est autocensurée pour permettre à ses frères et sœurs de réaliser à leur tour des études. "Ma grand-mère éprouve une immense fierté pour moi et mon parcours ; j'ai eu le courage de croire en moi !".

Un appel aux mécènes : miser sur l'avenir

"La recherche, c'est l'avenir. Elle a besoin de tous les talents possibles. Encourager les femmes dans les sciences, c'est leur donner l'opportunité d'oser, car elles se lancent moins spontanément. Merci aux mécènes qui rendent cela possible."