Témoignage

Maëlle Olivier, lauréate d'une des bourses Femmes en sciences

Maëlle Olivier est lauréate de la bourse Femmes en sciences soutenue par le fonds de dotation QRT. Elle s’engage à son tour pour inspirer les futures générations de scientifiques.

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Un parcours académique hors du commun

Originaire de Clermont-Ferrand, Maëlle Olivier a toujours été attirée par les sciences, même si elle ne vient pas d’un milieu scientifique. Déterminée à élargir ses horizons, elle passe sa dernière année de lycée en Allemagne, grâce à une bourse londonienne qui lui permet d’obtenir un double diplôme : le baccalauréat français et son équivalent allemand. Cette expérience internationale lui offre une ouverture précieuse sur le monde.
Après son bac, elle intègre une classe préparatoire mathématiques/physique, où elle découvre qu’elle apprécie aussi les mathématiques. Bien qu’admise à Polytechnique sur concours, elle choisit finalement d’intégrer l’ENS Paris-Saclay pour son excellence en formation à la recherche, son véritable objectif.

De l’exploration du cosmos à la modélisation scientifique

Dès son enfance, Maëlle est fascinée par l’univers. Un simple exposé sur le système solaire en CM1 a éveillé chez elle une passion qui ne l’a plus quittée. Très vite, elle se projette dans un futur en astrophysique et se donne les moyens d’y parvenir en effectuant trois stages d’observation en laboratoire de physique.
Si la physique lui plait beaucoup, elle se rend compte en classe préparatoire que les mathématiques l’intéressent aussi. À l’ENS Paris-Saclay, elle structure son parcours autour de ces disciplines : une première année en mathématiques, elle poursuit actuellement sa deuxième année du diplôme ENS en physique. Elle va prochainement effectuer un stage en astrophysique au CEA sur la modélisation des plasmas. Son ambition est d’utiliser ses connaissances en mathématiques, et informatique pour développer de nouvelles applications en astrophysique.

Le poids des stéréotypes en sciences

« Avant la prépa, je ne pensais pas qu’il y avait une différence entre filles et garçons en sciences », confie Maëlle. Pourtant, au fil de ses études, elle prend conscience du manque de confiance qui touche les étudiantes. « En classe préparatoire, on nous disait souvent que si une femme réussissait, c’était parce qu’elle travaillait énormément, tandis que les garçons étaient perçus comme naturellement brillants. » Cette perception a parfois fragilisé sa confiance en elle et suscité des doutes sur sa légitimité.
À l’ENS Paris-Saclay, elle découvre heureusement un environnement bienveillant et inclusif, où elle ne ressent plus ces barrières. « Il y a beaucoup d’efforts faits au sein de l’école pour que les étudiantes se sentent intégrées et valorisées. »

Une bourse qui change tout

L’année précédente, Maëlle jonglait avec des contraintes financières importantes, ce qui pesait sur sa concentration et son bien-être. La bourse Femmes en sciences a radicalement changé sa situation. « Ne plus avoir à m’inquiéter pour mes finances a été un immense soulagement. Cela m’a permis de me sentir encore mieux à l’ENS, de travailler plus sereinement et de m’engager davantage. »
Cette bourse ne se limite pas à un soutien financier : elle est un véritable moteur de confiance. « L’angoisse des dépenses quotidiennes s’est envolée avec son obtention. Elle m’a permis non seulement de me concentrer pleinement sur mes études, mais aussi de tisser des liens forts avec les autres boursières, créant un véritable esprit de solidarité. »

Un engagement pour inspirer les futures générations

Consciente de l’importance des modèles féminins en sciences, Maëlle s’investit dans des actions de sensibilisation. Elle participe notamment à des événements comme la Journée Femmes en sciences et le programme Rendez-vous des jeunes physiciennes où elle anime des ateliers de vulgarisation scientifique pour les scolaires. « Expliquer la science à un jeune public est un exercice difficile, mais passionnant. Il faut trouver les bons mots, adapter son discours… À force de le faire, on se sent de plus en plus à l’aise. »
Transmettre est devenu une mission essentielle pour elle. « J’aurais aimé, plus jeune, rencontrer des femmes scientifiques qui m’auraient aidée à me projeter. Aujourd’hui, je veux être ce modèle pour d’autres jeunes filles. »

Regard vers l’avenir

Son conseil aux jeunes femmes qui hésitent à se lancer en sciences ? Oser, même si elles ne se reconnaissent pas dans les modèles traditionnels. « On n’a pas besoin d’être un “génie” pour réussir en sciences. La curiosité, l’investissement et la persévérance sont des qualités bien plus essentielles. » Enfin, elle adresse un message fort aux mécènes qui rendent possible cette bourse : « Votre soutien a un impact énorme sur nos parcours. Grâce à vous, je peux étudier sans pression financière et m’investir pleinement dans mes recherches et mon engagement pour les femmes en sciences. »
Avec sa passion et sa détermination, Maëlle Olivier trace son chemin vers l’astrophysique et contribue activement à ouvrir la voie aux futures générations de scientifiques.