Cet événement a marqué l’aboutissement d’un projet pédagogique de marrainage/parrainage mené par six normaliennes et normaliens de deuxième année du diplôme : Alyssa Auvaro, Maylis Toumi, Quentin Rougeon, Camille Rigaudias, Charlotte Herbert et Antoine Hoareau. Les six étudiants sont intervenus par binôme dans les classes, pour animer quatre séances. Ces interventions ont permis d’initier les élèves aux sciences expérimentales et de stimuler leur curiosité, à travers un parcours pédagogique riche et interactif.
Des sciences plurielles, des expériences concrètes
Chaque binôme a proposé un angle d’approche différent, enrichissant la palette des découvertes. Chaque séance a permis aux élèves de s’initier à l’observation et à l’expérimentation scientifique. Quelques exemples :
- Le cycle de vie d’une plante : les enfants ont exploré les étapes de la vie d’une plante, de la graine jusqu’à la floraison et la fructification, en construisant collectivement un schéma.
- Les conditions de germination et de croissance : les élèves ont mis en place un protocole expérimental pour tester l’impact de l’eau, de la lumière, de la température et du type de sol sur la germination. Répartis en petits groupes, ils ont calculé des taux de germination et suivi la croissance de leurs graines, construit des graphiques, analysé les résultats et débattu des raisons de la réussite ou de l’échec selon les conditions.
- Les micro-organismes et le monde invisible : à travers un quiz et l’observation d’images microscopiques, les élèves ont découvert l’existence des bactéries, champignons et virus, et appris à les situer à l’échelle du vivant. Ils ont classé les tailles de différents éléments (corps, organes, cellules, bactéries, virus) pour mieux comprendre l’infiniment petit.
- Les “gentils” et “méchants” microbes : les enfants ont exploré les rôles variés des micro-organismes, depuis les bactéries bénéfiques pour l’intestin ou la production de yaourts jusqu’aux agents pathogènes responsables de maladies. Ils ont mené une expérience de culture de bactéries et champignons sur des boîtes de Pétri, prélevés sur leurs mains ou des objets du quotidien.
- Le système immunitaire, l’hygiène et les gestes barrières : les élèves ont découvert que notre corps possède des barrières naturelles – peau, larmes, salive, muqueuses – qui le protègent contre les microbes. Ils ont appris à distinguer les deux grandes équipes du système immunitaire, l’innée et l’adaptative, et à comprendre pourquoi un bobo devient rouge, chaud et gonflé. Pour illustrer l’importance des gestes barrières, ils ont réalisé l’expérience du poivre et du savon, observant comment le savon repousse instantanément le poivre sur l’eau, avant de discuter de l’efficacité du lavage des mains.
Apprendre la démarche scientifique pas à pas
Au cœur de ce projet, les normaliennes et normaliens ont transmis bien plus que des savoirs : ils ont initié les élèves à la méthode scientifique, un véritable fil rouge des séances. Chaque activité a suivi les grandes étapes de la démarche :
- Questionner : Pourquoi faut-il se laver les mains ? Où trouve-t-on des bactéries ? De quoi a besoin une graine pour germer ?
- Formuler une hypothèse : Si je me lave les mains longtemps, y aura-t-il moins de bactéries ?
- Expérimenter : mettre en place les protocoles, réaliser les expériences (cultures bactériennes, test du savon, plantations de graines de lentilles/haricots).
- Analyser les résultats : observer les boîtes de Pétri, comparer les différences selon les groupes.
- Conclure : tirer des enseignements et répondre à la question initiale.
Cette approche structurée a permis aux élèves de comprendre la démarche scientifique (expérimentale), mais aussi de s’approprier les gestes et le vocabulaire de la recherche.
Un final à l’École, sous le signe de l’exploration
Le projet s’est clôturé par une demi-journée de visite à l’École, en présence des parents et enseignants. Au programme :
- La restitution des travaux : les élèves ont présenté des posters scientifiques, une bande dessinée interactive et une vidéo d’interview mettant en lumière ce qu’ils avaient retenu et aimé. C’est une belle occasion de valoriser leur travail et de renforcer leur confiance en eux.
Le travail réalisé en classe par les élèves de CM2 a été valorisé par une restitution soignée, sous forme d’un e-book interactif. Ce support met en lumière, de manière ludique et structurée, les liens entre les expériences menées en classe et les notions scientifiques explorées.
- Une visite du laboratoire et des salles de travaux pratiques du département de biologie, où les enfants ont découvert le matériel scientifique et les règles de sécurité.
- Un jeu de piste grandeur nature, pour apprendre à se repérer dans l’École grâce à un plan orthonormé et des coordonnées. Amphithéâtre Alain Aspect, La Kokarde (K-fet), Atrium Germaine Tillion… chaque lieu était une nouvelle aventure !
- Un moment convivial autour d’un goûter, où élèves, parents et enseignants ont échangé, posé des questions et discuté des sciences et des expériences réalisées, tout en partageant leurs impressions sur le projet
Les retours des enfants et des enseignants témoignent du succès de ce projet : « J’ai adoré les boîtes de Pétri », « C’était trop bien de dessiner les microbiotes », « J’ai aimé les expériences et le quizz sur les microbes », « J’ai appris plein de choses sur la science », « J’ai adoré la sortie pour aspirer des insectes ».
Transmettre, inspirer, éveiller
Au-delà des apprentissages, ce projet a permis de créer un véritable pont entre l’enseignement supérieur et l’école primaire, en cultivant le goût des sciences dès le plus jeune âge. Pour les six normaliennes et normaliens impliqués, c’est aussi une expérience humaine et pédagogique précieuse : « Ce projet nous a appris à vulgariser nos connaissances, à adapter notre pédagogie pour rester rigoureux tout en captivant notre public. Une aventure enrichissante et stimulante » Antoine Hoareau
Pour Alyssa Auvaro, ce projet est aussi un moyen concret de combattre la désinformation en santé, en sensibilisant les plus jeunes au rôle essentiel des micro-organismes bénéfiques et à l’importance des vaccins. Elle y voit également l’opportunité de montrer que la science est ouverte à toutes et tous, et d’encourager plus de jeunes filles à s’engager dans ces filières encore trop masculines.
Quentin Rougeon : « Ce projet est engagé dans le sens où il permet à des élèves de primaire de lutter contre les raisonnements fallacieux. En découvrant la démarche expérimentale, ils apprennent que la science elle-même peut comporter des biais, et qu’il faut savoir rester critique. C’est une initiation précieuse à l’esprit scientifique, mais aussi à la citoyenneté, en lien direct avec les grands enjeux de société. »
Avec le soutien de la Fondation Engie, ce type d’initiative illustre l’engagement de l’ENS Paris-Saclay à transmettre les savoirs, encourager la curiosité scientifique et ouvrir les portes de la recherche à toutes et tous.
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